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Cadeaux de fin d'année - DVD Spectacles

Cadeaux de fin d'année - DVD Spectacles

“Traviata” d’après l’opéra de Verdi

Adaptation de La Dame aux Camélias de Dumas, La Traviata est l’une des œuvres les plus célèbres du répertoire lyrique. Ce mélodrame de la passion, de la liberté, de la femme a fasciné Verdi qui en fit un opéra intemporel. Le metteur en scène Benjamin Lazar avait surpris avec son opéra contemporain Cachafaz, adapté de Copi. Délaissant les atmosphères baroques où il excelle, il a créé en 2016 cette inoubliable Traviata dans le magnifique écrin des Bouffes du Nord à Paris. Les interprètes, comédiens et musiciens sont remarquables et la comédienne Judith Chemla, radieuse, se prête au chant lyrique avec une impressionnante maîtrise et une émotion rare. «Les spectateurs sont invités ici dans l’intimité de Violetta à voir de tout près le feu auquel elle se livre, parmi les convives de cette fête musicale et fantasmagorique où se mêlent théâtre et opéra, voix parlées et voix chantées, où la distinction entre instrumentistes et chanteurs se brouille» nous dit le metteur en scène Benjamin Lazar. Interprètes exceptionnels, simplicité des décors, musique intemporelle et théâtre festif : les ingrédients parfaits pour une exaltation de l’amour et la passion.

Bel Air Classiques.

 

“Discours à la nation” et “Black Clouds”

Avec sa langue singulière, à la poésie stimulante et à l’humour ravageur ; avec sa conscience politique et un véritable amour des «petites gens» ; avec son sens aigu de la musicalité des mots, Ascanio Celestini a construit en quelques années une passionnante œuvre théâtrale. Et, s’il évoque une nouvelle fois la relation entre la classe dominante et la classe dominée, Celestini renverse ici son point de vue car cette fois, ce sont les puissants qui parlent. Dans des harangues enflammées ou des discours d’un cynisme suffoquant, David Murgia donne vie avec férocité et un plaisir visible à ces politiciens ou chefs d’entreprise dont le discours, débarrassé de son vernis de respectabilité, se pare d’un grotesque aussi comique qu’effrayant. La docilité du peuple, la démission des syndicats, le marché globalisé, tout cela est salué par des personnages dénués du moindre remords. Accompagné par la guitare de Carmelo Prestigiacomo, David Murgia s’empare avec jubilation de ce texte féroce et hilarant qui pointe les dérives de nos sociétés modernes.

Créée à Naples en 2016, Black Clouds est une pièce de Fabrice Murgia prolongeant sa réflexion théâtrale autour des relations Nord-Sud, de la libre circulation des personnes, des frontières (in)visibles qui nous entourent, de ce monde virtuel et hyperconnecté qui nous absorbe. Black Clouds prend ainsi des accents de comédie quand il s’agit de nous raconter les supercheries orchestrées par les pirates du web ivoiriens, les «brouteurs» dont la spécialité est d’entretenir des relations amoureuses à distance avec des Occidentaux. Ce spectacle évoque aussi la fracture numérique Nord-Sud : cette Toile tantôt synonyme de partage d’informations et d’émancipation, tantôt de domination et d’asservissement. On s’enfonce alors dans le deep web (ce web profond et invisible) et dans sa face plus sombre le darknet, où tout un chacun est en mesure de s’acheter une arme, un faux passeport ou un organe. Soit un spectacle où la poésie, la musique et les images, dessinent une histoire intime et collective, onirique et ancrée dans le réel, aux contours fascinants et inquiétants.

Copat.