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Chefs-d’œuvre du film noir

Elephant Films enrichit sa précieuse collection des maitres du 7e art avec la réédition, en haute définition, de trois films majeurs des années 1940 réalisés par trois grands cinéastes européens alors exilés à Hollywood.

Pour toi j'ai tué
Pour toi j'ai tué

Espions sur la Tamise


Troisième film d’espionnage consécutif de Fritz Lang sur la menace nazie – après Chasse à l’homme (1941) et Les Bourreaux meurent aussi (1943) –, Espions sur la Tamise (1944) est l’adaptation du chef-d’œuvre éponyme de Graham Greene. Le récit s’ouvre à Londres, durant la Seconde Guerre mondiale, alors que Stephen Neale (magnétique Ray Milland) est relâché après un séjour en hôpital psychiatrique. De retour à la vie normale et désireux de goûter aux joies simples de la vie, il se laisse attirer par l’ambiance d’une fête foraine où il joue et remporte un gâteau qui dissimule un microfilm destiné à des espions nazis. S’ensuit alors une course-poursuite engagée par les agents secrets du Reich pour retrouver les compromettants documents… A travers les épreuves traversées par son protagoniste principal, le cinéaste allemand brosse le portrait ambigu d’un homme accablé par les apparences, seul contre tous, qui lutte pour faire éclater la vérité. Une figure chère à Fritz Lang qui signe ici un film singulier abordant plusieurs registres – film d’espionnage, film noir avec une touche de comédie – mais porté par une mise en scène sidérante.

 

Pour toi j’ai tué

Pour toi j’ai tué.

 

Chef-d’œuvre méconnu du film noir réalisé par Robert Siodmak, Pour toi j’ai tué (1949) suit la trajectoire de Steve Thompson (extraordinaire Burt Lancaster), convoyeur de fonds à Los Angeles. Attristé par son récent divorce, il ne songe qu’à récupérer Anna, son ex-femme (Yvonne De Carlo) qui s’est pourtant remariée avec Slim Dundee, un gangster qui ne lui inspire guère confiance. Pour tenter de les séparer, Steve décide de tendre un piège à Slim en organisant le braquage de son propre fourgon, glissant progressivement lui aussi dans le grand banditisme… Auteur de quelques-uns des films noirs les plus marquants de l’Histoire du cinéma – dont Pièges (1939) ou Les Tueurs (1946) –, Robert Siodmak conjugue avec maestria l’expressionnisme allemand, la trame policière psychologique et la modernité américaine de l’époque. Un grand classique célébré par Steven Soderbergh dans son remake A fleur de peau (1995).

 

La Vengeance d’une femme

Sommet du film noir à l’apogée de l’âge d’or du genre, La Vengeance d’une femme (1948) met en scène Henry Maurier (Charles Boyer), marié à Emily, une femme faible et fragile qui ne l’attire plus. Il aime secrètement Doris Mead (Ann Blyth), sa jeune et somptueuse maîtresse qu’il rêve d’épouser. Lorsque sa femme meurt brutalement, Janet, la voisine esseulée qui convoitait le cœur d’Henry ne croit pas à ce hasard douteux. Elle sait des choses et pourrait s’en servir contre Henry qu’elle soupçonne d’être à l’origine de l’empoisonnement d’Emily… Un film majeur à redécouvrir écrit par le romancier visionnaire Aldous Huxley (Le meilleur des mondes), rythmé par la magnifique musique de Miklos Rosza et magnifié par la mise en scène au cordeau de de Zoltan Korda.

 

Elephant Films.