Projet de construction de deux EPR
Gravelines : faciliter l’accès des entreprises au futur chantier
EDF, en partenariat avec la CCI Littoral-Hauts-de-France, a organisé une réunion de présentation du projet de construction de deux EPR à Gravelines le 20 octobre dernier. Calendrier, modalités, qualifications nécessaires ont été présentés aux 350 entreprises locales présentes. L’enjeu pour le territoire est énorme avec un investissement attendu de 16 milliards d’euros et 8 000 salariés mobilisés au plus fort du chantier qui doit s’étendre sur une quinzaine d’années.
Si la proposition d’EDF de construire deux EPR nouvelle génération à côté du site de la centrale nucléaire de Gravelines est validée à l’issue de la concertation publique prévue en 2024, c’est un chantier à 16 milliards d’euros qui va s’ouvrir pour une quinzaine d’années. C’est le plus gros projet industriel à venir sur un territoire qui en compte déjà beaucoup (La construction de deux gigafactories de modules pour batteries de voitures électriques, notamment). Il mobilisera, en effet, à lui seul, jusqu’à 8 000 salariés pendant les travaux concomitants des deux unités, ceci venant s’ajouter à l’activité de la centrale nucléaire actuelle et ses six unités.
Soucieuse de voir les retombées économiques d’un tel chantier bénéficier d’abord au territoire, la CCI Littoral-Hauts-de-France, en collaboration avec EDF, a organisé une réunion d’informations à Gravelines. Plus de 300 personnes représentant des PME, PMI et TPE locales, y ont assisté, preuve de leur fort intérêt pour ce projet, mais aussi de leurs nombreux questionnements. «Il y a un gros travail à réaliser en amont», concède François Lavallée, président de la CCI-Littoral-Hauts-de-France. «Nos entreprises auront à se former, à se qualifier et à embaucher si elles veulent pouvoir décrocher des marchés. Cela ne se fait pas en trois semaines. C’est pourquoi nous voulions insister aujourd’hui avec le maître d’ouvrage, EDF, sur la nécessité de se projeter dès maintenant. D’autant que je reste persuadé que nos entreprises pourront valoriser sur d’autres chantiers et bien plus loin que sur le seul territoire dunkerquois cette montée en compétences qu’il faut voir comme une très belle opportunité de développement».
Pour les y aider, des outils existent déjà, comme rappelé lors de la réunion. La plateforme CCI Business Hauts-de-France et plus particulièrement son volet nucléaire, référence, par exemple les entreprises régionales et leur communique des informations sur les évènements business et les opportunités de marchés du secteur. Le programme Nucléi Hauts-de-France, également, accompagne déjà 137 entreprises pour les aider à se positionner sur les marchés liés au nucléaire (grâce à l’obtention des habilitations et qualifications nécessaires notamment). Enfin, le GIPNO (260 entreprises adhérentes) accompagne les entreprises intervenantes sur site.
Former et sensibiliser aux métiers industriels
Autre aspect important : Le recrutement des compétences, là encore à anticiper, sachant que le Dunkerquois est le territoire européen qui recense actuellement le montant d’investissements industriels le plus important et que de nombreuses entreprises ont déjà beaucoup de mal à recruter. «On parle de plus de 20 000 emplois industriels à venir. Sans un vrai effort de formation sur les métiers déjà en tension, sans une politique de sensibilisation des jeunes aux métiers de l’industrie qui ont encore trop souvent mauvaise presse, nous n’y arriverons pas», prévient François Lavallée qui prend en exemple l’Université des métiers du nucléaire qui fédère industriels, acteurs clés du territoire, monde académique et acteur de l’emploi pour développer l’attractivité de la filière et faciliter l’accès aux formations et métiers du nucléaire.
Les deux EPR, d’une puissance de 1670 Mwh chacun, doivent entrer en fonctionnement à l’horizon 2037/2038. Ils garantissent au territoire la fourniture d’une électricité décarbonée, qui joue un rôle important sur son attractivité retrouvée.