Bilan 2023 et perspectives 2024
Hauts-de-France : GRDF atteint 94 sites de production de gaz vert
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les unités de méthanisation par injection dans les réseaux de gaz atteint 35 unités. Rencontre avec Philippe Lahet, directeur GRDF Nord-Ouest (Hauts-de-France et Normandie) et Didier Cousin, directeur territorial Hauts-de-France.
Le 31 mai dernier à Lille, Gaz réseau distribution France (GRDF) a présenté son bilan 2023 et ses perspectives pour les années à venir. D'emblée, Philippe Lahet, directeur GRDF Nord-Ouest (Hauts-de-France et Normandie) de la filiale d'Engie a plaidé : «Notre nouveau projet d'entreprises est la décarbonation». D'ici fin 2024, les 100 unités de méthanisation seront atteintes dans les Hauts-de-France (94 actuellement) - dont 15 dans le Nord et 20 le Pas-de-Calais -. L'objectif est clair : aller plus loin, pour passer à 100% de gaz vert à l'horizon 2050. Avec une idée reçue à déconstruire, celle selon laquelle «décarboner passe par une électrification massive. Nous avons la conviction que le gaz sera un artisan de la décarbonation», a estimé Philippe Lahet.
À noter qu'en 2018, ces installations n'étaient qu'au nombre de six. «Il y a quelques années, lorsque nous avons voulu passer d’un gaz fossile à un gaz vert, nous avons travaillé avec des partenaires et nous avons créé le Comité opérationnel régional pour le biométhane injecté (CORBI), pour mobiliser toutes les bonnes volontés régionales et proposer aux investisseurs, agriculteurs et industriels, de les aider à mettre en place des méthaniseurs dans leurs exploitations ou dans leurs usines. Cela leur permet de traiter eux-mêmes leurs propres déchets», a expliqué le directeur régional GRDF Hauts-de-France et Normandie.
Objectif 20% de gaz vert d'ici 2030
L'objectif est, dans un premier temps, d'atteindre les 20% de gaz vert dans les réseaux d'ici six ans. Rapportés à la consommation du secteur résidentiel, le taux est à ce jour de 13% dans le Pas-de-Calais et 5% dans le Nord, contre 55% dans l'Aisne. Des différentiels provoqués notamment par une densité de population moindre et une ruralité plus développée dans ce dernier département.
Autre enjeu évoqué : celui de l'indépendance énergétique. «Nous avons traversé la crise Covid, la guerre en Ukraine... alors que l'import de gaz est encore important, les énergies renouvelables sont un levier pour l'indépendance, au-delà de la décarbonation», a insisté le principal distributeur de gaz naturel de France.
Accompagner les clients dans leur transition gazière
Dans un contexte d'urgence climatique, pour mettre en œuvre l'accord de Paris l'objectif est de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Pour GRDF, cela va consister à «accélérer sa propre décarbonation en divisant par deux ses émissions d'ici six ans et faire baisser de 33% l'empreinte carbone des clients gaz». GRDF en compte plus 1,4 million dans la région. Parmi eux, 46% de résidentiels, 35% d'industriels et 19% issus du secteur tertiaire/PME. «Pour chaque usage, l'exploitant accompagne ses clients dans leur transition pour réduite leur empreinte carbone».
Pour l'industrie, rappelant que 70% des procédés thermiques ne pourront pas être électrifiés, GRDF a insisté sur la nécessité d'avoir des équipements industriels au gaz plus performants, comme les brûleurs nouvelle génération, la chaudière dite Ch0c, qui réduit 90% les émissions directes de CO2, et le gaz vert.
«Pour les particuliers, des solutions sont disponibles pour répondre à ces enjeux de décarbonation» : la sobriété avec les compteurs communicants CIVIGAZ, les équipements comme comme le renouvellement des chaudières gaz (11 000 ont été changées en 2023), et le fameux gaz vert, auquel tous les clients peuvent souscrire.