Coopérative d'horticulteurs des Hauts-de-France
Horti-Flandre : «On vend du beau»
La coopérative d'horticulteurs régionaux, dont le point de stockage pour les livraisons se trouve au MIN de Lomme, propose quelque 5 000 références. Rencontre avec Florian Vandenberghe, directeur.
40 ans de culture de fleurs au quatre coins des Hauts-de-France... la coopérative Horti-Flandre, malgré le «problème de la pluviométrie» tendant cette année à dissuader les clients de mettre les mains dans la terre, continue de se réjouir du «grand intérêt des Français pour le jardin». Au MIN (marché d'intérêt national) de Lomme - le Rungis régional et centre névralgique de la coopérative horticole, voir encadré -, c'est donc chaleureusement que Florian Vandenberghe nous reçoit malgré une météo maussade.
À la tête d'un groupement d'une dizaine de producteurs et 22 salariés, il nous fait visiter l'entrepôt de fleurs, plutôt calme en ce matin car ici tout se passe la nuit. «On livre nos commandes en 24 heures. Celles-ci sont faites par une cinquantaine de jardineries via notre webshop, mais aussi beaucoup par téléphone. Nous livrons sur un bassin qui va de Rouen à Nancy», explique-t-il. Les collectivités sont, elles aussi, des clientes régulières, notamment grâce aux initiatives type village fleuri.
5 000 références
La coopérative, qui commercialise la production de 130 000 m² de serres et de 200 000 m² de surface en plein air, propose une grande diversité de fleurs d'intérieur et d'extérieur, de compositions florales et autres productions potagères, recensant près de 5 000 références.
Avec un volume de 23 000 chariots livrés par an, son chiffre d'affaires s'élève à 8,5 millions d'euros. Parmi tout ce choix, «il y a des tendances. Les gens sont plutôt sur le vivace, le géranium, le dipladénia, le bégonia, mais aussi tout ce qui est apéritif comme les tomates cerises». Et preuve que la quantité n'empêche pas forcément la qualité, Horti-Flandre mise avant tout sur cette dernière. «On vend du beau, on vend du rêve», s'enthousiasme Florian Vandenberghe. «Depuis notre création, nous nous engageons à offrir à nos clients des produits horticoles de la plus haute qualité», estime-t-il.
«Une vision durable de l'agriculture»
Au-delà de l'aspect premium de ses produits, c'est une «vision durable de l'agriculture» que la coopérative défend. Certification «Bio» pour certains de ses adhérents, travail sur une certification Haute valeur environnementale (HVE), revente des surplus aux particuliers, utilisation de bâches réutilisables pour l'emballage des chariots... Horti-Flandre multiplie les initiatives pour développer la circularité.
L'entreprise si particulière n'oublie pas non plus son histoire. Car si désormais elle compte parmi les quatre premières coopératives horticoles de France, «au départ, en 1984, il s'agissait de producteurs indépendants qui se sont retrouvés face à la concurrence internationale, notamment les Pays-Bas. Certains sont vraiment partis de rien», souligne Florian Vandenberghe.
Baisse du marché, prix de l'énergie qui s'envole, «la profession n'est pas facile», concède celui qui rappelle que l'on a «perdu 1000 producteurs en dix ans». «Notre marché de l'horticulture suit celui de l'agriculture», analyse-t-il. «Mais il faut s'accrocher. Nous avons toutes les armes en main».
Le marché de gros (MIN) de Lomme
Le Marché de Gros (Marché d'intérêt national, ou MIN) de Lomme est le poumon économique de la filière des produits frais, locaux et de leur logistique de la Métropole européenne de Lille, qui en possède la compétence. Second marché d’intérêt national en fruits, légumes et fleurs après Rungis, il est la référence agroalimentaire au nord de Paris. 2 000 acheteurs s'y approvisionnent, en direct ou par livraison. Le marché commercialise environ 180 000 tonnes par an de marchandises en provenance de la région et du monde entier, pour un chiffre d’affaires de plus de 190 millions d’euros.