La Région Hauts-de-France accompagne dix compagnies au Festival d’Avignon

Créé en 2000 par le Nord-Pas-de-Calais, le dispositif d’accompagnement technique et financier en faveur des compagnies locales a été étendu à la Picardie en 2005. Lors de la fusion des régions, ce programme a été renforcé. «Avignon est un temps fort pour la Région, pour la culture et pour les compagnies», souligne François Decoster, vice-président des Hauts-de-France en charge de la Culture, du patrimoine, des langues régionales et des relations internationales.

Cette année, les Hauts-de-France vont consacrer 235 000 euros pour l’accompagnement et le soutien de dix compagnies régionales. Toutes ont été sélectionnées parmi 44 candidatures par un comité indépendant. Par ailleurs, 200 lycéens et sept enseignants se rendront au festival dans le cadre de «Lycéens et apprentis en Avignon», un autre dispositif qui rencontre un très grand succès.

Une région engagée

«Cette année, nous avons souhaité augmenter les moyens alloués à ce dispositif pour améliorer les conditions d’accompagnement des compagnies. Nous avons aussi voulu apporter un coup de pouce particulier aux collectifs émergents : parmi les dix retenus, six se rendront pour la première fois à Avignon», souligne François Decoster, qui note également que 56% des projets sélectionnés sont portés par des femmes. «Avignon peut être un formidable levier pour les compagnies régionales, c’est un rendez-vous incontournable pour tous les professionnels du spectacle vivant. C’est le lieu où l’on rencontre les programmateurs, la presse… Tout ce qui permet en fait de créer un effet levier et de faciliter ensuite la diffusion des spectacles», détaille-t-il.

Si le festival In rassemble une quarantaine de créations, le Off compte lui, plus de 1 500 spectacles et 1 200 compagnies. Des chiffres impressionnants qui peuvent effrayer les jeunes artistes. «Bénéficier d’une aide à la communication et au financement, mais aussi bénéficier de lieux pour les représentations est un véritable atout pour les compagnies émergentes. Cela leur offre la possibilité de vivre leur premier Avignon plus sereinement et d’y revenir ensuite plus facilement», pointe François Decoster.

Avignon, un passage obligé

Un avis partagé par Chloé Simoneau, actrice et metteuse en scène qui avait déjà été soutenue par la Région pour un précédent spectacle. «Nous avons eu la chance de remporter un beau succès à Avignon et d’avoir de belles retombées ce qui nous a permis d’avoir 120 dates en France et en Suisse», confie celle qui sera cette année sur scène avec l’ensemble du collectif La Cavale basé à Lille pour une pièce intitulée L’âge de nos pères.

Pour Sophie Mayeux, de la compagnie Infra, le Festival est aussi un facilitateur. «Le succès de notre premier spectacle à Avignon en 2019 a vraiment rendu la création et la production de Poussière, notre second spectacle, beaucoup plus simple», observe la danseuse-marionnettiste. Inspirée par les corps pétrifiés de Pompéi, la compagnie créée en 2018 et composée d’une dizaine de personnes (danseurs, marionnettistes, compositeurs, plasticiens), a travaillé cette fois-ci sur la notion de reconstruction en utilisant les marionnettes, la cendre et la fumée comme matières d’expression. Ce projet est par ailleurs lauréat du dispositif «C’est pour bientôt» du collectif jeune public Hauts-de-France, qui offre un soutien financier et un relais de communication.