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Implantée à Wavrin
Tôlerie Bouillet, la relève est assurée
Joffrey De Reu, déjà directeur de De Reu Décolletage, a repris le 2 janvier dernier la société spécialisée dans la tôlerie industrielle de précision, jusqu'ici dirigée par Julie et Olivier Bortot. Rencontre avec les deux générations.
Il était déjà l'heureux propriétaire de De Reu Décolletage, seule usine de décolletage et de mécanique de précision du Pas-de-Calais, le voilà à la tête de Tôlerie Bouillet, à Wavrin près de Lille. Joffrey De Reu a racheté, le 2 janvier, cette entreprise familiale fondée en 1959 par la famille Bouillet et reprise en 2008 par Julie et Olivier Bortot, présents sur place quelques mois encore pour assurer la passation.
La société est spécialisée dans la tôlerie fine industrielle - poinçonnage, découpe laser, pliage et soudure -, «à destination de marchés totalement éclectiques, comme l'électronique, le BTP, le ferroviaire, les machines spéciales», précise Joffrey De Reu. La Tôlerie Bouillet, qui travaille l’acier, l’aluminium et l’inox pour concevoir et fabriquer des pièces métalliques de la très petite à la grande série, emploie une quinzaine de personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de plus de deux millions d'euros en 2023. De son côté, De Reu Décolletage, fondée par l'arrière grand-père de Joffrey De Reu, compte une trentaine de salariés pour un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros.
«Nos pièces s'assemblent, pour des clients éventuellement communs»
Différence de taille entre les deux activités : les pièces fabriquées par De Reu Décolletage se mesurent en millimètres de diamètre, tandis que celles de Bouillet vont de la taille d'une main à celle d'une petite table. «Nos métiers sont complémentaires car nos pièces s'assemblent, pour des clients éventuellement communs. Les deux sociétés restent indépendantes mais sont amenées à travailler main dans la main», explique le chef d'entreprise. Une complémentarité qui va également lui permettre de répondre à davantage d'appels d'offres.
Et si pour le moment le dirigeant se dit encore «dans les premiers mois de découverte et d'accompagnement», il a déjà quelques idées pour réorganiser le flux de production et - point fondamental pour lui -, certifier l'entreprise pour ouvrir des marchés et garantir la qualité de manière officielle. «L'équipe est performante, les machines sont modernes. Il faut juste progresser, par exemple, en demandant la certification Iso 9001 pour le management et 15085 pour la soudure», explique-t-il.
«Céder l'entreprise à une personne qui soit capable de se projeter»
Quant à ses prédécesseurs, à l'heure du bilan et des perspectives pour ce qui a été leur entreprise pendant près de quinze ans, ils estiment, visiblement enthousiastes : «Le bilan est plutôt positif, dans le sens où nous sommes partis de très loin. L'entreprise avait une bonne vingtaine d'années de retard : il n'y avait quasiment aucune machine numérique et elle sous-traitait beaucoup parce qu'elle n'était pas équipée. Nous avons investi chaque année pour nous remettre au goût du jour. Ce qui est le cas aujourd'hui. Après, il y a sans doute encore un nouvel élan. Et c'est Joffrey qui le mettra certainement en place», analyse Olivier Bortot.
«C'était l'idée : céder l'entreprise à une personne qui soit capable dans les 10-15 années à venir de se projeter». Et son épouse de compléter : «avec de nouveaux projets, et les mêmes valeurs au niveau humain». Sur ce dernier point, ce ne sera pas son successeur qui la contredira : «Il y a un grand attachement de leur part au personnel, et ils cherchaient une personne qui soit comme eux. Ils le méritent tant dans leur implication et leur dévouement que dans leurs compétences. C'est une très belle équipe», résume-t-il.
