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Turandot de Puccini à Bruxelles

En clôture de sa saison lyrique, le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles présente Turandot, l'ultime opéra de Giacomo Puccini, œuvre majeure popularisée par son aria emblématique «Nessun dorma», dans une mise en scène contemporaine signée Christophe Coppens.

© Matthias Baus
© Matthias Baus

Turandot trouve son origine dans une «fable théâtrale» écrite par Carlo Gozzi en 1762, également mise en musique par Carl Maria von Weber et Ferruccio Busoni. L’intrigue originelle, inspirée d’une légende persane, se déroule dans une Chine médiévale imaginaire, où la fille de l’empereur, la cruelle princesse Turandot à la beauté légendaire, attire à Pékin de nombreux prétendants. Pour obtenir le droit de l’épouser, ceux-ci doivent se soumettre à une épreuve : élucider trois énigmes que leur propose la princesse... 

À la mort du compositeur, emporté le 29 novembre 1924 par un cancer de la gorge à Bruxelles, la partition de Turandot resta inachevée. Plus tard, elle fut complétée par Franco Alfano au moyen des quelques notes laissées par Puccini. Le soir de la première, le chef d’orchestre Arturo Toscanini s’interrompit cependant après l’air de Liù, les dernières notes composées par Puccini, dans le silence respectueux de la salle, qui laissa ensuite place à un tonnerre d’applaudissement. Il existe d’autres versions du finale, notamment celle du compositeur Luciano Berio, créée en concert par le Koninklijk Concertgebouworkest Amsterdam sous la direction de Riccardo Chailly.

Tantôt considéré comme un chef-d’œuvre du fait de son envergure dramatique, sa variété stylistique ou encore l’audace et la modernité de son langage harmonique, tantôt vu comme une pièce inachevée et inégale, peu comparable aux autres grandes œuvres de Puccini, Turandot pose de nombreux défis dramaturgiques et musicaux. Le metteur en scène Christophe Coppens relit cet opéra à la manière d’un cauchemar situé dans le Hong Kong contemporain, où l'argent, le pouvoir et la violence consument une famille au sein de laquelle la rebelle Turandot tente d'échapper à l'emprise maternelle. 

A la tête de l'Orchestre symphonique et des chœurs de la Monnaie Ouri Bronchti dirigera une étincelante distribution. Dans le rôle-titre, le public retrouvera ainsi en alternance la soprano polonaise Ewa Vesin, spécialiste de Puccini, et la soprano russe Svetlana Aksenova, tandis que Calaf sera interprété alternativement par le ténor italien Stefano La Colla et le ténor franco-tunisien Amadi Lagha.

Représentations les 14, 18, 19, 21, 25, 27 et 28 juin à 20h, les 16, 23 et 30 juin à 15h à la Monnaie à Bruxelles.

© Matthias Baus