Une «immersive room» pour attirer vers les métiers de l’industrie en tension

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Tel pourrait être le proverbe attaché de cette «immersive room» (chambre immersive en français) proposée par Alliance Emploi à Dunkerque à la faveur d’un déménagement dans des locaux neufs, à deux pas de la gare, bien mieux adaptés à ses besoins. «Ce dispositif spécialement dédié aux compétences d’avenir est une innovation que nous sommes les premiers à utiliser en France», précise Angélique Buczkowski, directrice d’Alliance Emploi Dunkerque. «Nous espérons qu’il va nous aider à attirer les jeunes et les moins jeunes, les femmes comme les hommes, vers les métiers de l’industrie dont beaucoup sont déjà en tension de main d’œuvre. Alors même que plus de 20 000 emplois sont attendus sur le territoire d’ici 10 ans pour faire face aux implantations industrielles annoncées et au développement de nouvelles filières liées à la décarbonation».

200 salariés, 40 entreprises

 Grâce à dix casques de réalité virtuelle et une technologie développée par la société parisienne Antilogy, chacun pourra se faire une idée réelle du métier de soudeur, tuyauteur, chaudronnier, fraiseur ou encore aléseur. «Les scénarios préétablis qui pourront d’ailleurs être tournés dans des entreprises du territoire pour parfaire encore la réalité, permettront aux utilisateurs de se rendre compte de ce qu’est tel ou tel métier et de l’environnement dans lequel ils vont travailler», se satisfait Angélique Buczkowski. «Rien de tel pour faire tomber tous les préjugés. Sans compter le côté un peu «geek» et ludique du dispositif qui participe à véhiculer une bonne image de l’industrie».

Présente sur le territoire dunkerquois depuis 25 ans, Alliance Emploi fédère une quarantaine d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activités. Elle emploie actuellement quelques 200 personnes en CDI ou CDD longue durée qui réalisent des missions au sein des entreprises adhérentes. «On travaille beaucoup sur la saisonnalité de l’activité. Telle entreprises aura besoin de plus de personnel au printemps, une autre, ce sera plutôt en fin d’année. Ainsi, nos salariés changent d’entreprises suivant les besoins de main d’œuvre. Cela présente l’avantage de ne pas tomber dans la routine, de multiplier les expériences, tout en bénéficiant de la sécurité de l’emploi», argumente Angélique Buczkowski, qui insiste aussi sur la possibilité pour les salariés d’être finalement embauchés par l’entreprises où ils sont en mission. «Ils sont connus, l’entreprise sait ce qu’ils valent. S’il y a un besoin, ils sont forcément prioritaires».

Bien installée dans ses nouveaux locaux, beaucoup plus visibles du grand public, Alliance Emploi entend bien continuer à être partenaire des entreprises locales et poursuivre sa mission d’accompagnement vers l’emploi durable et sécurisé.