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Joyaux classiques

Lola Montès de Max Ophuls.
Lola Montès de Max Ophuls.

Max Ophuls

Cinéaste français auteur du sublime Lettre d’une inconnue (1948) avec Joan Fontaine, Max Ophuls signa à la fin de sa carrière, dans les années 1950, quatre films majeurs dont deux d’entre eux sont édités dans une nouvelle restauration. Le premier, La Ronde (1950), se déroule à Vienne, où un narrateur introduit une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou galantes. Ainsi va la ronde, passant de la fille de joie au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de bonne famille, et ainsi de suite jusqu’à ce que le cercle soit fermé… Premier film français de Max Ophuls après son retour des États-Unis, adaptation libre d’une pièce d’Arthur Schnitzler, La Ronde est une réflexion désenchantée sur la vacuité du sentiment amoureux face au plaisir charnel. Splendidement mis en scène avec ses travellings à 360°, La Ronde fut un énorme succès lors de sa sortie, notamment grâce à sa pléiade de grands acteurs. Un chef-d’œuvre du cinéma français à (re)découvrir.

Dernier film de Max Ophuls, Lola Montès (1955) s’ouvre à La Nouvelle-Orléans, sous un chapiteau géant, où le public est venu découvrir la nouvelle sensation du moment : la sulfureuse Lola Montès, jadis danseuse et femme galante ayant eu pour amants Franz Liszt et Louis Ier de Bavière. Celle qui fut adulée à travers le monde est désormais donnée en pâture aux spectateurs et condamnée à revivre chaque soir les moments forts de sa tumultueuse existence, mis en scène par la troupe… Incarnée par la divine Martine Carol, Lola Montès est un mélodrame d’une beauté sidérante, une fresque grandiose sur une femme au destin tragique. Virtuose de la mise en scène et du récit, le réalisateur interroge aussi la célébrité et son pouvoir de fascination. Chef-d’œuvre maudit considéré aujourd’hui comme un joyau du cinéma français, Lola Montès n’en finit plus d’exercer son pouvoir de fascination…

Carlotta Films.

 

Douglas Sirk

Après avoir réédité quelques-uns des plus grands films de Douglas Sirk – dont Le Secret magnifique (1954) ou Mirage de la vie (1959) – Elephant Films propose trois comédies méconnues où le maitre du mélodrame dynamise la comédie de manière aussi fine que subversive. La première, No room for the groom (1952), met en scène Alvah et Lee profitant d’une escapade à Las Vegas pour se marier en secret. Mais Alvah est malade et la nuit de noces sera pour plus tard… beaucoup plus tard puisqu’il part combattre en Corée. Quand une permission lui permet de rejoindre son épouse, il découvre que sa maison est investie par sa belle-famille, qui ignore tout du mariage… Douglas Sirk critique joyeusement le puritanisme et l’hypocrisie de la société américaine dans cette comédie grinçante réunissant un Tony Curtis débutant et une charmante Piper Laurie.

La même année, le cinéaste signe Qui donc a vu ma belle ? (photo) où il met en scène pour la première fois Rock Hudson, qu’il dirigera à de nombreuses reprises. L’histoire de Samuel Fulton qui, au crépuscule de sa vie, se trouve sans héritier pour sa fortune colossale. Il décide de laisser tout ce qu’il possède aux enfants d’Harriet, son premier amour, mais il souhaite d’abord tester Harriet et sa famille et se fait alors passer pour un artiste excentrique… Une comédie acide, pointant les revers du rêve américain et les dérives du capitalisme. Enfin, dans La séductrice aux cheveux rouges (1953), le cinéaste aborde le western sous l’angle de la comédie, réunissant la pétillante Ann Sheridan et le charismatique Sterling Hayden. Dans un technicolor flamboyant, le cinéaste déploie son sens du cadre et du rythme, pour une histoire d’amour étonnante et drolatique. Soit trois films rares à découvrir en version restaurée.

Elephant Films.