Christophe Sirugue, directeur général de Nausicaá
«Notre ambition est de faire de nos visiteurs des ambassadeurs»
Si Nausicaá endosse le statut de plus grand aquarium d'Europe depuis 2018, son directeur général Christophe Sirugue, préfère lui insister sur le rôle d'aquarium à mission. Véritable locomotive de l'attractivité de la Côte d'Opale, Nausicaá veut continuer avant tout de sensibiliser à la préservation des océans et des espèces.
La
saison estivale 2023 démarre tambour battant pour Nausicaá.
«Les 15 premiers jours de juillet suivent une très
bonne tendance. On compte entre 5 000 à 6000 visiteurs de plus qu'en
2022 à la même période» indique Christophe Sirugue à
la tête du navire depuis 2021. L'année 2023 avait déjà démarré
sur les chapeaux de roue avec une fréquentation «en très
forte hausse en février et mai». Le Centre de la Mer accueille
850 000 visiteurs en moyenne par an - dont 110 000 scolaires - ce qui
représente 97% des ressources de Nausicaà. «Une bonne
fréquentation est synonyme d'une bonne incidence sur notre chiffre
d'affaires (25,5 M€ en 2022,
ndlr)» glisse le directeur. Parmi les clients, on
compte 70% de Français et 30% d'internationaux. On retrouve en tête
les Belges (70%), suivis des Allemands, des Néerlandais et des
Anglais qui reviennent progressivement (6% contre 13% avant le
Brexit).
«40% des visiteurs sont des revisiteurs»
Si
Nausicaà attire chaque année de nouveaux touristes, l'aquarium
parvient surtout à fidéliser sa clientèle. «40% des
visiteurs sont des revisiteurs, ce qui est énorme»
affiche fièrement Christophe Sirugue. Pour y parvenir, Nausicaá
mise énormément sur les nouveautés. Lancée en 2022, l'expérience
«Grand Large» en réalité augmentée, a été un
véritable succès. «Il fallait trouver quelque chose
suffisamment original et puissant pour maintenir notre attractivité,
Grand Large nous a offert une surface médiatique extraordinaire
ainsi qu'une belle fréquentation». Cet été, le dernier
programme «Dans les
pas d'un soigneur»
offre la possibilité aux visiteurs d'assister un soigneur pendant
4h. Si Nausicaá
apporte chaque année des nouveautés, cela s'explique par la mise en
place du programme pluriannuel d'investissement à hauteur d'1M€ en
moyenne par an. «Nous investissons chaque année pour
amplifier le message qui est le nôtre : Nous sommes un aquarium
à missions qui a l'ambition de mobiliser, d'informer, de
sensibiliser l'ensemble de nos visiteurs à la préservation des
océans, des espèces et aux conséquences du réchauffement
climatique».
En octobre prochain est prévue l'ouverture d'un espace spécifique de 700 m² dédié au jeune public et aux parents. L'espace Abysse sera également amélioré avec l'introduction de vivants pour permettre d'expliquer quelles sont les espèces des grandes profondeurs. L'espace tropical, qui a fait l'objet d'une lourde rénovation, ouvrira de nouveau en 2025. La première réception des travaux d'extension côté plage pour le bassin des lions de mer est prévue pour 2026 avant la grande extension de 8 000 m² (30 000€ d'investissement) qui portera Nausicaá à 40 000 m² de visites (4h30 contre 3h30 actuellement). Cette extension, portée par la Communauté d'Agglomération, prévoit la présentation d'un nouvel écosystème du grand nord avec une colonie de manchots et une salle d'exposition temporaire.
«Le bien-être des animaux dans l'ADN»
On
retrouve à Nausicaá
1 600 espèces confondues soit entre 50 000 et 60 000 animaux. «Le
bien-être des animaux est fondamental pour nous c'est vrai depuis 32
ans et c'est de plus en plus vrai. Notre ambition est de faire de nos
visiteurs des ambassadeurs. Si sur 850 000 visiteurs, 20% voire 30%
ont compris à la sortie que les gestes de chacun, la connaissance,
la sensibilisation, modifiait leur comportement, on ferait déjà
beaucoup de progrès sur la protection des océans»
insiste Christophe Sirugue.
Quant
aux animations prévues, trois en moyenne par jour, encore une fois,
le message est clair : «on ne parle surtout pas de
spectacle, on présente ce qu'on fait avec nos lions de mer, le
nourrissage mais aussi les actes médicaux qu'on est capables de
faire : prise de sang, échographie, intubation. Nos otaries ont
par exemple des séances d'ostéopatie et certaines d'acupuncture.
Cette notion de bien-être animal est inscrite dans l'ADN
d'entreprise». Nausicaá
est également engagée dans des programmes – à dimension
européenne – d'alimentation, de conservation, et de reproduction
: «On s'efforce à choisir des espèces qu'on est capable
de trouver sans aller prélever dans le milieu naturel, soit que des
collègues ont, soit qu'on sait reproduire, soit des espèces
invasives, dans leur milieu naturel, qui sont capturées pour être
tuées» conclut le directeur général.