Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Basée à Raismes, près de Valenciennes

«Deprecq a tout d'un grand, avec une âme»

Entreprise experte en tôlerie fine et mécano-soudure depuis 1883, Deprecq fabrique des pièces principalement pour le ferroviaire, notamment pour Alstom, sur plusieurs sites en Europe, mais aussi pour la défense et le secteur des énergies. Antoinette Cousin, quatrième génération, à la tête de l'entreprise centenaire, a rejoint l'aventure il y a 30 ans. Depuis, l'activité ne cesse de progresser.

Antoinette Cousin, présidente de Deprecq et quatrième génération à la tête de l'entreprise. © Lena Heleta
Antoinette Cousin, présidente de Deprecq et quatrième génération à la tête de l'entreprise. © Lena Heleta

Elena Lambourg, arrière grand-mère de l'actuelle dirigeante, a fondé Deprecq Industries en 1883. À l'origine, la société fabrique des tampons graisseurs et des cadres à étiquette pour les trains. «Nous avions des métiers à tisser à cette époque avec 18 femmes aux manettes. Deprecq a toujours été une histoire de femmes», relate Antoinette Cousin. 

Tournée à 100% vers le ferroviaire, l'entreprise adapte sa production au fil des années. Après plusieurs expériences dans le commerce notamment en Allemagne, Antoinette Cousin décide de reprendre les rênes de l'entreprise familiale en 1994. Cette année-là, Deprecq emploie 19 personnes et réalise 700 000 euros de CA. Trente ans plus tard, l'industriel affiche un chiffre d'affaires de 6,8 millions d'euros et compte 50 collaborateurs à son bord en CDI. «Il y a eu d'une part une évolution sur les produits, puis sur nos technologies utilisées. Puis le chiffre d'affaires a suivi».

Stratégie de diversification

Mais derrière ces chiffres, se cache une stratégie bien rôdée. En effet, Antoinette Cousin, accompagnée par son directeur général, Arnaud Wicke, ont, pour commencer, insufflé un véritable esprit d'équipe. «Au delà d'être une entreprise industrielle, nous sommes une entreprise à taille humaine. Nous avons tout d'un grand, mais avec une âme» glisse la cheffe d'entreprise. Mais ce n'est pas tout. L'entreprise a opéré un virage stratégique, celui de la diversification. 

Désormais, le chiffre d'affaires se répartit ainsi : 60% réalisé grâce aux commandes destinés aux acteurs du ferroviaire (Alstom, SNCF, SNCB, RATP...) et 40% à travers la production destinée à la défense, aux énergies, à l'aéroportuaire, au nucléaire ou à l'agriculture. «On peut dire aujourd'hui que notre politique de diversification lancée il y a 10 ans porte ses fruits» se félicite la dirigeante, qui compte parmi ses clients essentiellement des grands comptes, en rang 1.

Deprecq compte 50 collaborateurs à son bord. © Lena Heleta

Plafonds et escaliers de trains, absorbeurs de choc...

Depuis toujours, le cœur de métier de Deprecq reste la mécano-soudure. Grâce à un savoir-faire bien spécifique et des investissements réguliers dans le parc machine, l'industriel transforme des tôles d'acier, d'aluminium et d'inox en pièces complexes telles que des plafonds et escaliers de trains, absorbeurs de choc placés à l'avant des trains, structures sous-siège, coffres à batterie, petits véhicules pour l'aéroportuaire, et bien d'autres choses encore.

«Nous réalisons pour nos clients quasiment uniquement du sur-mesure». Une fois reçu les cahiers des charges, un bureau d'industrialisation va dessiner les produits à partir de logiciels puis suivent de nombreuses étapes : la découpe laser, le dégrafage, le pliage, la soudure, et enfin le montage et le contrôle qualité. «Nous sommes sur des métiers très techniques qui demandent énormément d'exigence. 100% de la production est assurée à Raismes» indique la dirigeante dont la plus grande fierté est «d'avoir fait d'une entreprise artisanale, une véritable entreprise industrielle».

Mais pas question pour Antoinette Cousin de se reposer sur ses lauriers. Accompagnée par son bras droit Arnaud Wicke, l'équipe a souhaité il y a trois ans développer la partie supply chain : «Nous avons 15 000 pièces à gérer régulièrement. La supply chain nous aide à gérer tout le flux à la fois interne et externe (usinage, traitement de surfaces, logistique...). Cela nous permet de gagner en productivité» se réjouit la présidente du groupe. À noter que l'entreprise réalise 15% de son chiffre d'affaires à l'export avec Alstom principalement, l'un de ses clients historiques.

«Nous avons 15 000 pièces à gérer régulièrement» souligne la présidente du groupe. © Lena Heleta

Extension, transmission...

Si le site actuel s'étend sur 4 000 m² d'atelier de production, les équipes commencent petit à petit à être à l'étroit compte tenu de l'activité. Un projet d'extension est déjà envisagé. Avec une croissance annuelle entre 5 et 10% en moyenne, Deprecq Industries se montre confiante quant à l'avenir. «Nous avons des perspectives de commandes important, notamment pour la défense» conclut la cheffe d'entreprise. L'année 2025 devrait donc encore une fois être synonyme de croissance pour l'entreprise centenaire. Si la quatrième génération est actuellement aux commandes, Louis, le fils d'Antoinette Cousin a déjà rejoint l'aventure. De responsable qualité, Louis est passé chargé d'affaires. La cinquième génération semble donc déjà en ordre de marche...

© Lena Heleta