Energic : la transition écologique comme élément fédérateur
Si son ambition initiale demeure inchangée – passer à l'action sur la transition écologique –, Energic a bien évolué depuis sa création en 2016 : d'Euratechnologies au Bazaar Saint So, l'entreprise fondée par Quentin Oustelandt, est passée à la vitesse supérieure et vient d'équiper les services de l'État.
Quand il imagine Energic en 2016 avec Alexis Delepoulle et Tristan Reneaume, Quentin Oustelandt voulait accélérer la transition énergétique chez les bailleurs sociaux : grâce à des capteurs dans les bâtiments, l'application permettait de mettre les données à disposition des gestionnaires de sites, avec l'objectif de réaliser entre 10 et 15% d'économies d'énergie.
«On
travaille toujours avec les bailleurs sociaux mais on
s'est rapidement ouverts aux entreprises, avec une application
permettant de challenger les collaborateurs. Par exemple, éviter de
prendre l'ascenseur, éteindre les lumières...»
explique Quentin Oustelandt. Derrière ces gestes, une manière de
souder les équipes mais aussi d'ancrer
des changements de comportement dans le quotidien.
Transférer
les bonnes pratiques
Energic
a d'abord sensibilisé 8 000 citoyens, puis 16 000, 84 000... pour
élargir ses activités à l'environnement comme les mobilités
douces ou l'alimentation durable. Si bien qu'aujourd'hui Energic
travaille aussi avec le public scolaire, pour former les professeurs
aux enjeux de transition. «L'idée,
c'est de transférer les bonnes pratiques. Une personne engagée en
entreprise, le sera à titre individuel».
C'est
donc naturellement qu'Energic a quitté Euratechnologies il y a deux
ans, pour s'implanter dans un lieu davantage tourné vers l'économie
locale : le Bazaar Saint-So. «On
a décidé de ne plus être dans une course aux chiffres, en sortant
du modèle des start-ups qui ne correspondait plus à nos
convictions. Nous ne sommes pas une entreprise militante mais plutôt
une entreprise engagée»
assume Quentin Oustelandt, qui explique que tous les bénéfices
d'Energic sont reversés à une association et qu'une importante
majorité des collaborateurs est actionnaire.
Parmi
les clients d'Energic, les services de l'État
Un
nouveau pas a été franchi pour Energic et pas n'importe lequel
puisque le dernier client de l'entreprise n'est autre que... l'État.
«Depuis novembre 2023, on a déployé l'application auprès de
l'ensemble des agents de l'État, soit 2,4 millions de collaborateurs.
L'État avait besoin de former ses salariés à l'écologie. Peu
importe que l'on soit Premier ministre ou agent territorial, il faut
développer sa conscience écologique». Un lancement officialisé
par les ministres Agnès Pannier Runacher et Stanislas Guérini dans
le cadre du plan de sobriété de l'État.
Energic
a ainsi développé toute une banque d'éco-gestes avec des missions
à réaliser de façon ludique et conviviale (venir en transports en
commun, manger moins de viande...), qu'il est ensuite possible de
partager entre agents. «Tous
ces petits gestes ont un impact sur le bilan carbone. Certes
aujourd'hui, il faut faire ces petits pas un peu plus vite mais il y a
une demande forte des collaborateurs»
poursuit Quentin Oustelandt. Dans l'entreprise, les économies
d'énergie seraient de l'ordre de 13%.
Depuis deux ans, l'entreprise a même un «challenge inter-entreprises», à destination des PME, pour rendre accessible ses services via un système d'achat groupé. Energic réfléchit également à une version B to C, calquée sur l'expérience avec les professionnels, avec une application gratuite. «Le but, c'est de transmettre à un public le plus large possible. Il faut donner les moyens de se mettre en action, sans forcer qui que ce soit».