Entretien avec Guy Drobinoha, responsable du Club Innovation du Medef Lille Métropole
«Faire tomber les idées reçues sur la Recherche»
Responsable emploi et formation au Medef, Guy Drobinoha anime également le Club innovation auprès des Medef territoriaux. Il nous en dit plus sur ce club dont la vocation est de rapprocher le monde de la Recherche de celui de l'entreprise.
Comment est né le club innovation ?
À l'origine, Patrice Pennel, président du Medef Hauts-de-France, avait bâti son premier mandat sur trois piliers, à savoir la jeunesse, le développement à l'international et l'innovation. À partir de là, le Medef a signé une convention avec la SATT (Sociétés d'accélération du transfert de technologies) ainsi qu'avec HDFID (antenne innovation de la Région Hauts-de-France). Cela nous a conduits à l'idée d'animer et d'essaimer le principe de club d'entreprise un peu partout sur le territoire et les proposer à nos Medef territoriaux.
L'objectif ?
Faire découvrir aux entreprises régionales les laboratoires de
recherche du territoire et par la suite nouer des collaborations
entre les deux mondes. Il faut savoir que le PIB de la Région en
matière de recherche et innovation est inférieur de moitié à la
moyenne nationale. Il y avait et il y a encore énormément de
progrès à faire. Nous, ce que l'on veut avant tout, c'est rendre la
recherche plus accessible et moins coûteuse pour nos entreprises.
Comment expliquez-vous que le monde de l'entreprise et la Recherche sont parfois trop éloignés ?
Pour
les dirigeants d'entreprise, les mêmes phrases reviennent souvent.
«La recherche c'est cher» ; «la recherche
c'est compliqué» ; Il y a beaucoup d'idées reçues, le
but est de faire tomber ces idées reçues. Les chefs d'entreprise ne
pensent pas forcément aux laboratoires de leur région. Notre rôle
est de dire : «venez découvrir les laboratoires, les
sujets possibles et les manières de collaborer».
Quels rôles jouent ces partenaires clés ?
Nos
partenaires la SATT et HDFID sont très complémentaires. La SATT vient
valoriser les laboratoires auprès des entreprises. HDFID vient faciliter
les démarches et éclairer sur le système d'aides qui peut paraître
complexe pour les dirigeants. Pourtant, il existe bel et bien des
aides, comme celles de la Région et de BPI (aides de diagnostic et de
recherche).
À qui s'adresse concrètement le Club Innovation ?
La
PME ou ETI jusqu'à 200 salariés. Les grands groupes en région ne
sont pas concernés car ils possèdent leur propre laboratoire à
l'image de Bonduelle, Lesaffre ou encore Roquette. Nous ciblons
simplement les entreprises qui ont du mal à aller vers la Recherche.
On veut être avant tout inspirants, permettre aux dirigeants de
découvrir des horizons qu'ils n'imaginaient pas forcément. On veut
ouvrir la voie à la recherche, être facilitateur.
À quelle fréquence réunissez-vous les adhérents ?
On
organise environ cinq événements par an sous forme de visites soit de
laboratoires, soit d'entreprises qui innovent. Selon les sujets, il y
a entre 20 à 30 entreprises présentes lors de ces rendez-vous
inspirants. En 2023, les membres du Club Innovation ont pu visiter le
laboratoire Polytech de l'Université de Lille, l'Université de
l'Artois qui compte 4 laboratoires ou encore Mov'n Tech. Les
inscriptions au club innovation ne sont pas fermées aux entreprises
non adhérentes au Medef.
Combien de clubs innovation existe-t-il aujourd'hui ?
Il
y a trois clubs innovation actuellement : Lille Métropole, Artois et
Hainaut-Cambrésis. Nous avons deux projets de club supplémentaires
dans les cartons, du côté de la Somme et de la Côte d'Opale. Mais
l'implantation de ces clubs est encore en réflexion car on ne veut
surtout pas concurrencer des initiatives similaires dans les
territoires en question.