Isabelle Panckoucke, présidente de FCE Artois
«L'obstacle le plus important, c'est le manque de confiance en soi»
Dirigeante du cabinet de recrutement IPRH Conseil à Béthune, Isabelle Panckoucke a pris la présidence de la délégation Artois du Réseau Femmes cheffes d'entreprises (FCE) en janvier dernier. À la tête de cette institution née il y a plus de 70 ans, la native de Béthune déborde d'idées et souhaite avant tout mettre en lumière l'entrepreneuriat féminin, encore trop discret sur le territoire de l'Artois.
À
56 ans, vous avez parcouru du chemin avant de créer votre propre
entreprise et vous lancer dans l'aventure FCE. Racontez-nous...
Après
plus de 30 ans de salariat, 25 ans dans l'agroalimentaire, 5 ans dans
le tertiaire, j'ai crée mon entreprise et débuté en tant que
micro-entrepreneur. L'entrepreneuriat peut faire peur au début et
les freins sont multiples. Mais finalement, l'obstacle le plus
important, c'est le manque de confiance en soi. Si l'on a cette confiance et
qu'on est bien entouré, on n'a plus peur de rien. Et justement, les
délégations FCE sont faites pour ça. Le réseau existe depuis plus
de 75 ans, ça n'a jamais failli. Il existe aujourd'hui 66
délégations françaises, ce qui représente 2 000 adhérentes.
Qu'est-ce
que représente cette nomination ?
Je
suis fière d'avoir pris la présidence pour un mandat de 2 ans
renouvelable. J'étais déjà adhérente depuis 1 an et demi, et
vice-présidente depuis janvier 2022. La nomination au poste de
présidente s'est faite dans la continuité. Le
réseau cherchait déjà une candidate pour la présidence mais je
devais attendre que ma société ait 3 ans d'existence. J'ai donc
pris mes fonctions en janvier 2024. Je suis vraiment animée par la
transmission.
Qu'est-ce
qui vous plaît chez FCE ?
Dès
mon arrivée, j'ai aimé l'authenticité, la simplicité et la
convivialité chez FCE. On peut s'exprimer en toute liberté sans
aucun jugement. FCE Artois compte 16 adhérentes, on progresse
doucement mais sûrement. Toutes viennent d'horizons différents, on
retrouve des expertes-comptable, avocates, commissaires de justice,
expertes en immobilier, dirigeantes de centre d'esthétisme... Nous
ne sommes pas dans une logique de chiffres, on ne s'est pas fixé
d'objectif précis. On souhaite avant tout attirer des femmes qui ont
envie d'entreprendre, les nouvelles arrivées se feront
naturellement.
Quels
sont les objectifs de FCE ?
Briser
l'isolement des femmes cheffes d'entreprise, rendre visible la
délégation et promouvoir l'entrepreneuriat au féminin à travers
les différents savoir-faire. L’entrepreneuriat
au féminin reste encore un challenge de tous les jours, j’ai pour
ambition de porter la voix de toutes ces femmes qui se lancent dans
cette aventure exaltante au service du développement économique de
notre territoire. On
ne veut plus être dans l'ombre.
Comment
s'organise le réseau ?
On
se retrouve une fois par mois en physique, dans l'entreprise de l'une
ou de l'autre. On commence toujours par des échanges autour de
thématiques comme la finance, le management, l'écologie, la RSE...
puis on poursuit nos soirées autour de repas. On se retrouve
également en visio régulièrement pour échanger sur divers sujets.
Puis 3 fois par an, nous organisons des visites d'entreprise pour
sortir des sentiers battus.
Qu'en est-il de l'entrepreneuriat féminin à l'échelle nationale ?
L'entrepreneuriat féminin en France atteint 33%. On sent une belle progression ces dernières années mais il y a moyen d'aller encore plus loin. La plus grande difficulté, c'est qu'on a plusieurs vies dans notre vie, La réussite, c'est d'être ordonné dans sa tête. C'est un sacré challenge, et pour cela, il y a plusieurs astuces.
FCE international, une belle vitrine
Le 14 novembre dernier, 700 femmes cheffes d'entreprise se sont retrouvées dans le cadre du réseau FCE international. Ce qui équivaut à 200 000 cheffes d'entreprise dans le monde. «Il s'est dégagé de cette soirée une puissance. Il y a eu des messages et des témoignages puissants. Le message est clair : seules on est invisibles, ensemble on est invincibles».
Zoom sur le cabinet IPRH Conseil
Fondé il y a 3 ans et installé à la pépinière d'entreprises de Béthune, le cabinet IPRH Conseil vient en aide aux TPE, PME et grands groupes pour trouver leurs futurs talents. «Notre but est de créer des liens entre futurs talents et entreprises».