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Bilan et perspectives

La Cité de l'IA, inédite dans son accompagnement aux entreprises

Unique structure de ce type en France, la Cité de l'IA, impulsée par le Medef Lille Métropole en 2019, dresse son tout premier bilan : en 5 ans, 2 000 entreprises accompagnées dans ce virage et plus de 60 événements organisés. Les objectifs d'ici 2027 sont ambitieux : en accompagner deux fois plus.

Manuel Davy, président de la Cité de l'IA et Hélène Van Waes, directrice de la Cité de l'IA.
Manuel Davy, président de la Cité de l'IA et Hélène Van Waes, directrice de la Cité de l'IA.

Au moment où l'intelligence artificielle occupe une part importante des investissements dans le monde et que son marché est estimé à 196 milliards d'euros, il reste encore du chemin à parcourir pour que les entreprises soient toutes acculturées. «Seulement une entreprise française sur 15 a pris l'IA en considération1, alors que les groupes étrangers en sont à 93%. Il y a donc encore du travail» explique Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole.

Quand le gouvernement a lancé, il y a bientôt cinq ans, un appel d'offres d'un million d'euros (via la DGEFP, Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle) pour accompagner les entreprises dans leurs mutations, les Hauts-de-France se sont immédiatement positionnés en créant un dispositif inédit : la Cité de l'IA. Avec l'ambition d'acculturer les entreprises – et notamment les TPE et PME/PMI – dans ce bouleversement et de «leur faire prendre conscience des impératifs de l'IA».

Car si moins de 3% des TPE/PME utiliseraient l'intelligence artificielle de façon régulière, elles sont 72% à mentionner un impact positif et à estimer qu'elle permet de diminuer par deux le risque d'erreurs.

1,2 million d'emplois régionaux impactés

Composée d'un comité de gouvernance de 18 entreprises, acteurs économiques et académiques, la Cité de l'IA a même été reconnue par la Commission nationale IA dans son dernier rapport d'avril 2024. «Nous sommes sollicités toutes les semaines par d'autres régions qui veulent dupliquer le modèle» consent Manuel Davy, président de la Cité de l'IA et CEO de Vekia.

Dans son livre blanc sorti en 2020, la Cité de l'IA mentionne que 1,2 million d'emplois régionaux seront impactés d'ici 2030. Mais il reste encore beaucoup de pédagogie à faire : ateliers, formations, rencontres, learning expédition en Israël et en Estonie... autant d'outils que la Cité de l'IA propose aux entreprises.

Son plus gros succès ? Le podcast «Les Carnets de l'IA», classé dans le top 3 des actualités technologiques sur toutes les plateformes. «Le niveau de connaissance progresse mais il y a encore de la confusion. Nous accompagnons 40% de petites entreprises, 30% de moyennes, 20% de grandes et le reste concerne les organismes de recherche et d'enseignement» poursuit Manuel Davy.

Des formations à intensifier

Le chef de file de l'IA veut aller plus loin : accompagner 2 000 entreprises supplémentaires d'ici 2027, créer 4 nouveaux clubs technologiques, être le porte-voix des entreprises dans la stratégie gouvernementale ou encore massifier l'offre de formation. La Cité de l'IA a recensé 40 formations dans la région et a même été à l'origine d'une formation certifiante «Chef de projet IA», élaborée en collaboration avec l'IMT Nord Europe et aujourd'hui reconnue au titre du RNCP.

«On va aller plus loin en s'inscrivant au coeur du projet national MACMIA porté par l'Institut Mines-Télécom (IMT), lauréat France 2030» poursuit Hélène Van Waes, directrice de la Cité de l'IA. Ce projet, étendu à huit régions de France, vise à organiser une filière de formation de techniciens, d'ingénieurs et de managers avec une double compétence en «IA et industrie du futur». Un baromètre annuel sur la place de l'IA en Hauts-de-France est également prévu d'ici la fin de l'année.

1. France Stratégies.

L'exemple de Gilles Lepoutre, président de Fora Formation

Il l'avoue sans détours : «Je ne connaissais pas grand chose à l'IA avant d'écouter un podcast». Une révélation pour ce chef d'entreprise de 20 collaborateurs qui aujourd'hui, ne pourrait plus s'en passer : «L'IA est un assistant infatigable même s'il est imparfait ! Mais il ne faut pas vouloir en faire trop sous peine de se disperser». C'est donc grâce à l'IA que l'organisme de formation, né il y a 40 ans, enregistre et retranscrit désormais toutes ses réunions de travail et transforme des contenus écrits en contenus audio pour le e-learning, avec l'appui de la start-up régionale Neoledge. Après une demande auprès de Bpifrance, Fora Formation a intégré le programme IA Booster, qui vise à soutenir les solutions d'IA dans les entreprises.