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Laurent Saint-Martin prône un état d'esprit «offensif» à l'export

De visite sur le site marcquois du groupe Holder (Boulangeries Paul) jeudi 17 avril, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin est venu à la rencontre de chefs d'entreprises régionaux, en pleine période de doutes suite à la hausse des droits de douane annoncée par Donald Trump.

"Vos enjeux de chefs d'entreprise dépendent aussi de la simplification" a rappelé Laurent Saint-Martin. ©Philip Long AFP
"Vos enjeux de chefs d'entreprise dépendent aussi de la simplification" a rappelé Laurent Saint-Martin. ©Philip Long AFP

«C'est un moment où le commerce international est dans le dur» a annoncé d'emblée Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, lors d'un tour de France organisé dans le cadre des Assises de la politique commerciale qu'il a initiées mi-mars. Destinées à lancer une réflexion collective, ces Assises réunissent des groupes régionaux de travail (entreprises, CCI, conseillers du commerce extérieur, parlementaires...) dont la restitution des travaux devrait avoir lieu le 13 mai lors du Conseil présidentiel pour le commerce extérieur.

Alors que l'ensemble des acquis et des certitudes sur le commerce international est remis en cause par la hausse des droits de douane annoncée par Donald Trump, bon nombre de chefs d'entreprises présents dans la salle sont inquiets, comme Stéphanie Potdevin, responsable export à la Pâtisserie des Flandres (Erquinghem-Lys), qui réalise 22% de son chiffre d'affaires à l'export, dont 40% aux Etats-Unis. «On ressent un effet sur les commandes depuis le mois de décembre et il nous manque déjà du chiffre sur ce marché» explique-t-elle.

Mêmes inquiétudes du côté de l'entreprise Cuir, à Libercourt, qui fabrique des machines industrielles pour imprimer et découper le carton ondulé. «J'ai signé ce matin pour l'ouverture d'une filiale aux Etats-Unis. La situation rabat toutes les cartes et met tout en urgence. Je ne sais pas si j'ai tort ou raison sur l'ouverture de cette filiale mais je ne peux pas abandonner les salariés et les clients» explique Fabien Val-Duprez qui a repris l'entreprise il y a 10 ans.

«Il faut ouvrir les portes»

«Ce que nous pouvons craindre, c'est l'attentisme sur les investissements et les décisions de partir à l'export. Le gouvernement français a déjà diminué ses perspectives de croissance à 0,7% pour 2025. Mais nous avons l'opportunité de vivre un réveil européen. L'Union Européenne a la compétence exclusive en politique commerciale, c'est une chance si nous arrivons à rester unis. En tant que chefs d'entreprises, vous devez être informés pour anticiper les risques et les menaces. La ligne de l'UE est claire : aller vers la désescalade» a tenu à rassurer Laurent Saint-Martin.

Parmi les pistes envisagées par le ministre délégué, trois priorités : «D'abord, la diplomatie économique qui permet d'ouvrir les portes et de faciliter l'accès par des accords de libre échange. Ensuite, le conseil et l'accompagnement, notamment sur les salons. Et enfin, le financement de l'export : faciliter l'assurance-crédit pour acquérir de nouvelles filiales, financer des opérations, comprendre les risques... Il faut que l'envie des entreprises françaises de se lancer à l'international soit là». Certains dirigeants l'ont rappelé : aller à l'international n'est pas chose aisée. «Pour s'implanter sur un marché étranger, les prix sont exorbitants. C'est difficile de gagner des affaires si on n'est pas accompagnés sur place» regrette Miloudi Marouane, dirigeant d'Xperlean à Saint-Quentin. «Notre travail, c'est de faire que les conditions soient bonnes. Il y a un beau terrain de jeu pour les entreprises françaises. Remontez-nous les problèmes et restons en 'équipe France'» a conclu Laurent Saint-Martin.