Le nouveau centre de maintenance ferroviaire d'Akiem sur les rails

L'implantation d'Akiem dans le Nord est loin d'être anodine. La filière ferroviaire suit une dynamique très positive en Hauts-de-France portée notamment par le géant Alstom. Akiem l'a bien compris, c'est sur ce territoire qu'elle a choisi de construire son premier atelier français. Au total, cet acteur de la location de locomotives aux 223 millions d'euros de chiffre d'affaires, a investi 22 M€ dans cette nouvelle infrastructure. «L'objectif de cet atelier est de pouvoir assurer une maintenance des locomotives au plus proche des carrefours ferroviaires tout en améliorant la qualité des opérations, la satisfaction des clients et renforcer la disponibilité des machines» résume Renaud Brassart, chef de programme chez Akiem. À horizon 2026-2027, Akiem ambitionne de doubler sa flotte, qui représente aujourd'hui 700 locomotives de fret et 45 trains voyageurs.

Ce projet qui a démarré il y a quatre ans a nécessité 18 mois de construction. Implanté sur Delta 3, la plateforme multimodale de Dourges, l'atelier de maintenance s'étend sur 62 000 m². «Ce site est bien plus qu’un simple atelier. Il sera une vitrine de nos ambitions et de notre savoir-faire. [...] Ce projet, représentatif de notre engagement sur le marché français, stimule l'industrie ferroviaire nationale, agissant tel un catalyseur dans le développement d’un nouvel écosystème de maintenance de haute qualité, centré sur la satisfaction client et l’innovation dans les services afin d’assurer une qualité et une sécurité accrues, un taux de délivrabilité élevé et une disponibilité opérationnelle renforcée» a témoigné Fabien Rochefort, président directeur général d’Akiem, lors de l'inauguration.

Programme Mid-life operation

Le site d'Ostricourt comprend huit postes de travail dont quatre postes dédiés à la maintenance d'exploitation et quatre postes consacrés à la maintenance patrimoniale. Celle-ci se traduit par des opérations de mi-vie des locomotives qui ont déjà 20 ans ou plus d'activité. Ce programme MLO (mid-life operation), lancé en 2021, vise à assurer une longévité de 10 à 20 ans supplémentaires à des locomotives ayant roulé dix, quinze ou vingt ans. «Ce sont des maintenances plus lourdes et plus longues. Le programme MLO a déjà démarré du côté de Valenciennes avec une quinzaine de trains déjà traités mais les locomotives seront bientôt rapatriés ici» précise Renaud Brassart, ancien cadre chez Alstom. Quatre révisions pourront être traitées en parallèle avec donc, in fine, un risque d'obsolescence maîtrisé. Au total, 500 personnes sont mobilisées pour ce programme spécifique.

Reprofilage de roues

Si la maintenance ferroviaire reste le cœur de métier d'Akiem, l'entreprise créée en 2018, assure également une autre activité à savoir le reprofilage de roues. Celle-ci permet de redonner le profil d'origine à la roue et donc assurer la sécurité des locomotives. «Grâce aux nouveaux équipements, nous sommes capables de ré-usiner les roues directement sur les locomotives». Akiem propose cette solution à tous les opérateurs de la région et au delà.

Recrutement massif en chiffres

Bureaux et ateliers accueillent d'ores et déjà 45 collaborateurs. Un effectif qui devrait rapidement se renforcer. Akiem recherche en effet des techniciens de maintenance, opérateurs de profilage mais aussi des magasiniers et des responsables des services généraux. D'ici les prochains mois, les équipes sur le site d'Ostricourt devrait atteindre plus de 70 personnes. «Il s'agit là d'une belle aventure humaine, économique et financière avec des perspectives sur l'emploi local. Pour le fret, Akiem propose une offre de maintenance ferroviaire de qualité» a déclaré le maire d'Ostricourt, Bruno Rusinek. «Nous souhaitons à terme, avec le concours des élus locaux, créer un centre de formation et d’apprentissage des métiers de la maintenance du matériel roulant dans les Hauts-de- France, et plus particulièrement dans le département du Nord» a conclu Fabien Rochefort. Ce projet d'entreprise semble promis à un bel avenir dans le Pévèle.