Load Transports basé à Fretin
«On ne se lève pas le matin avec la volonté de polluer»
Depuis 25 ans, Load Transports œuvre entre les Hauts-de-France et l'Île-de-France, principalement pour des livraisons dédiés au secteur de la grande distribution. Malgré le contexte compliqué (inflation, crise énergétique, difficultés de recrutement...) l'entreprise nordiste fait preuve de résilience et poursuit sa marche en avant.
En
1999, Jean-Luc Dejode et son épouse Corinne créaient
Load Transports. «On a commencé avec trois chauffeurs», relate le dirigeant. Aujourd'hui, le
transporteur compte 34 salariés et une flotte de 30 véhicules
moteur et 65 semi-remorques. Au cours des dernières années, Load
Transports a également créé LocaLease.
À travers ses différentes entités, le groupe nordiste affiche 10 millions
d'euros de chiffre d'affaires. Dans le portefeuille clients essentiellement BtoB, on retrouve plus
de 80% de clients régionaux, principalement
dans le secteur de la grande distribution spécialisée. Si le groupe
suit une croissance stable, il est tout de même confronté à de
nombreux défis.
«Problème
d'acceptation des contraintes»
Load
Transport est actuellement à la recherche de cinq collaborateurs. Si le
nombre de CV ne manque pas, les profils ne correspondent pas
forcément. «Nous sommes considérés comme un métier sous
tension. Beaucoup de profils arrivent sans expérience. Et il y a
surtout un problème d'acceptation des contraintes de la nouvelle
génération de chauffeurs» regrette le dirigeant.
Pourtant, Load Transport ne fait ni de découché ni de longue
distance et assure essentiellement l'axe Nord-région parisienne.
Après
deux années compliquées, Load Transports espère une année 2024
plus prospère malgré l'inflation. «En 2022, le prix du
combustible avait doublé, aujourd'hui on est revenus à un état
normal mais on ressent encore l'inflation. On voit bien que les
consommateurs se restreignent sur les biens de première nécessité. Par contre, il consacrent toujours un budget loisirs et vacances mais
ça, ça ne se transporte pas».
«On
a fait énormément d'efforts»
Très
volontaire sur la RSE et récompensée à de nombreuses reprises,
l'entreprise a mis en place de nombreuses mesures : optimisation
des kilométrages à vide pour
rationaliser au maximum, acquisition de meilleurs pneus et de
meilleures huiles, formation interne de ses collaborateurs. «Je
ne me lève pas le matin avec la volonté de polluer, on a fait
énormément d'efforts mais il faut des avancées»
estime Jean-Luc Dejode. Si l'on parle énormément de transition
écologique, le transporteur regrette le manque de moyens et
d'infrastructures. «Nous
avons l'impression que l'environnement est une variable d'ajustement
et que ce n'est pas ça qui importe. La volonté politique n'est pas
suffisante pour avoir une vraie transition écologique. Tant qu'on a
pas de distribution de carburant sur l'espace public, on ne peut pas
avoir d'entreprises avec du carburant alternatif... il nous
faudrait des cuves de colza, des cuves de XTL, du solaire avec des
bornes... sans ça et sans infrastructures, ça ne se développera
jamais» explique Corinne Dejode.
Investissements
au point mort
Au
vu de la conjoncture actuelle, le coupe de dirigeants a du mal à se
projeter : «On
sait qu'on va vers le mieux mais ça reste flou. L'idée est de
renouveler la flotte, garder un parc le plus opérationnel possible
avec un matériel entretenu et fiable».
Pour l'heure, 30% de la flotte roule au gaz. Il y a 7 ans, l'entreprise avait fait
le pari de se doter de camions
utilisant le gaz naturel comme source d’énergie.
«Il
fallait prendre le virage mais actuellement ce n'est plus à la
mode»
regrette le patron. Aujourd'hui, on parle davantage de camions
électriques et de camions à hydrogène, pourtant encore en phase de
test. Un coût non négligeable lorsque l'on sait qu'un camion
électrique vaut entre 250k et 300k. «L'électrique est
pertinent pour le centre-ville mais pas sur les longues distances
ou distances moyennes», le
prix du camion hydrogène avoisinerait les 500 k€. «Nous
sommes d'accord, il faut qu'il y ait un mix énergétique mais on ne
doit pas être soumis à des quotas. On souhaite rester maîtres de
notre destin, avoir la solution la plus adaptée sans être
contraints ni forcés».
Malgré ce contexte difficile, Load Transport est passé de 25 à 45
personnes en l'espace de dix ans. «Le
transporteur est très résilient. On doit sans cesse s'adapter»
conclut le couple de
dirigeants.