Implanté à Pérenchies, près de Lille
Retour aux sources pour le chocolatier Quentin Bailly
Il avait quitté le Nord par amour pour sa compagne et il y revient par passion pour le chocolat. Quentin Bailly, champion du monde de pâtisserie, a déménagé son site de production basé à Roanne pour un laboratoire de 1 000 m2 à Pérenchies.
Quentin Bailly n'a jamais vraiment
quitté les Hauts-de-France. Après six ans de formation dans les
écoles et les pâtisseries de la métropole lilloise, ce nordiste
d'origine décide de rejoindre la capitale pour parfaire ses
connaissances. Il fera notamment ses armes chez Anne-Sophie Pic
(cheffe trois étoiles au Michelin) ou encore chez Philippe Rigollot,
meilleur ouvrier de France 2007.
Rapidement, il ouvre un premier
concept-store à Paris en tant que chef pâtissier et qui trouve
rapidement le succès. C'est aussi un féru de concours : «Je
participais à un concours par an. Puis je me suis spécialisé dans
la chololaterie, c'est encore un métier différent de la pâtisserie.
Ce qui me plaît, c'est la technicité du chocolat, ses jeux de
textures, son aspect artistique...»
explique-t-il.
Une
première boutique dans le Vieux-Lille en 2017
Une passion dont la consécration sera son sacre en tant que champion du monde de pâtisserie en 2013 au terme de 10 heures de concours face à 22 jurys internationaux. En 2017, il s'installe dans le Vieux-Lille dans une boutique de 20 m2 mais fabrique tout depuis... Roanne, dont est originaire sa femme Auriane – elle aussi passionnée de concours puisqu'elle est championne du monde de coiffure –, qui gère aujourd'hui les commandes, la logistique, les relations fournisseurs...
«On
a commencé par 200 m2
à Roanne, sans aucune boutique. Rapidement, le succès a été au
rendez-vous. Mais fabriquer de là-bas pour tout faire venir sur la
boutique lilloise, c'était une logistique, il a rapidement fallu se
structurer. Ce n'était pas gagné d'avoir un laboratoire de
fabrication à 700 km du magasin. On peut dire que cela nous a permis
d'apprendre très vite !»
se rappelle Auriane Bailly, aujourd'hui associée à l'entreprise,
avec Juliette, la sœur de Quentin Bailly.
En
2021, Quentin Bailly décide de s'agrandir et de revenir dans sa
région. Le couple se décide en quelques jours à peine pour ce
laboratoire de 1 000 m2
à Pérenchies, qui abritait auparavant un bureau d'ingénierie de
400 m2,
agrandi de 700 m2
pour les besoins de la chocolaterie. Au total, près de 3
millions d'euros investis.
Des
plaisirs gourmands sublimés
Ouverte
mi-mars, la boutique de 60 m2,
adossée au laboratoire de fabrication, propose l'ensemble des
créations de Quentin Bailly : chaque mois, deux tonnes de
confiseries, chocolats et autres gourmandises sortent de l'atelier.
Huit nouveaux collaborateurs ont rejoint l'équipe, aujourd'hui
composée de 16 salariés.
Pour
faire référence au chocolat qui voyage, Quentin Bailly a imaginé
des «Tablettres»,
des tablettes de chocolats packagées dans une lettre postale : au
total, 42 sortes pour cette référence icônique de la marque. Sans
compter les bonbons de chocolat mais aussi les Briquettes du Nord, à
base de spéculoos ou encore le Beffroi à croquer, un bonbon en
chocolat en forme du bâtiment emblématique des Hauts-de-France.
Auxquelles s'ajoutent les Bintjes, des cacahuètes croquantes en
forme de pommes de terre, enrobées de chocolat caramélisé...
Chaque jour, plus de 10 spécialités sont fabriquées par Quentin
Bailly et son équipe.
60
variétés différentes de chocolat
Quentin
Bailly travaille avec 13 fournisseurs, sélectionnés parmi les
meilleurs : «pour les fruits, j'ai choisi une coopérative française,
dans les environs de Lyon, qui fait elle même travailler 600
agriculteurs sur son territoire et sans aucune transformation
chimique». Avec l'installation dans ce nouveau laboratoire, le
chocolatier envisage de proposer des glaces dès cet été (une
dizaine de recettes).
Un
savoir-faire qui plaît à l'étranger
«Nous réalisons 49% de notre chiffre d'affaires en B to C, 37% en B to B (notamment en marque blanche pour l'hôtellerie de luxe ainsi qu'en vente dans des épiceries fines, ndlr) et le reste, à l'export» détaille Quentin Bailly. Il faut dire que les contraintes liées au transport des produits avaient déjà été largement éprouvées par le couple pour faire venir les chocolats de Roanne jusque Lille. Il n'y a donc presque plus aucun secret pour eux sur le transport ! Dubaï, Arabie Saoudite, Japon, Italie... Autant de pays amoureux du raffinement à la française qui plébisicitent les créations du nordiste. Entre 2021 et 2022, le chiffre d'affaires (tenu secret) de l'entreprise a grimpé de 57%.