Sensefuel met l'IA au service du e-commerce

L'idée a germé en 2015. Fort de 25 ans d'expérience dans le domaine de la distribution et du e-commerce, le duo d'entrepreneurs franco-belge aide les e-commerçants à rapprocher les clients du produit. Comment ? En proposant des résultats de recherche correspondant de manière beaucoup plus précise aux attentes des clients. «80% des visites sur les sites se font sur mobile. On est dans une logique de catalogue et il y a de plus en plus d'acteurs. La recherche existait déjà mais il y avait une carte à jouer, on s'est donc appuyé sur l'IA, véritable point fort sur le marché» explique Stéphane Vendramini.

Leroy Merlin, Yves Rocher, Franprix...

La société nordiste qui compte aujourd'hui 40 collaborateurs, se définit comme un moteur de vente, «un carburant du bon sens». Tous les algorithmes sont en effet pensés dans une logique commerciale : «On est vraiment centrés sur nos clients. Nous avons 100% d'augmentation du taux de conversion, le niveau d'impact est intéressant. Si la recherche augmente, le taux d'usage augmente et donc le taux de conversion augmente directement».

Dans son portefeuille clients, Sensefuel compte à la fois des acteurs de l'agroalimentaire, du bricolage, du prêt-à-porter mais avant tout du retail, l'ADN de Sensefuel. On retrouve notamment le groupe Adéo (Leroy Merlin, Bricoman...), Yves Rocher, Franprix ou encore Vertbaudet. «Nous travaillons à la fois avec des grandes enseignes et des pure player». Sensefuel a conçu sa solution avec la RGPD : «On n'utilise aucune donnée. On va prédire sur base de ce qu'a fait le client, et non sur base de qui il est» insiste le PDG.

Logique internationale

Basée à Villeneuve d'Ascq, la société tient à son ancrage local. «On est fiers d'être implanté dans le Nord, le cœur du retail en Europe, on a travaillé avec les plus grands comptes de la région» témoigne le dirigeant. Mais désormais, l'entreprise a aussi le regard tourné vers l'international. «Nous sommes dotés d'un bureau à Anvers, en Belgique, et l'objectif aujourd'hui est d'accélérer la croissance à l'international».

Sensefuel s'appuie sur une levée de fonds pour passer le cap de l'international : «Nous avons vite rencontré le succès pour assurer la rentabilité. Mais actuellement, c'est compliqué d'aller à l'international en autofinancement, ça aurait été plus long, il y a pas mal de problématiques autour de la langue, de la culture, et de la compréhension».

Pour cela, Sensefuel a levé 3 M€ auprès de Pléiade Venture : «Ce sont des anciens entrepreneurs qui ont créé ce fonds, donc il y a une bienveillance et une certaine compréhension du marché» explique Stéphane Vendramini. Ce tour de table s'est accompagné d'une première vague de recrutement dans l'IA ainsi que dans la R&D. Aujourd'hui, Sensefuel compte 80% de clients nationaux (une centaine au total) et 20% de clients internationaux. «Notre objectif est de faire de Sensefuel une véritable société européenne, pour le moment, nous sommes encore une boîte française». Sensefuel souhaite mettre le cap particulièrement sur l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne.

L'innovation au cœur de la stratégie

L'entreprise villeneuvoise travaille constamment à renforcer l'innovation. «50% de l'effectif est dédié à la R&D» glisse le fondateur. Sensefuel cherche toujours à développer de nouvelles fonctionnalités : «On a sorti des nouveaux algorithmes capables de prédire les meilleures recherches avant même d'être tapées. Il s'agit déjà de la troisième version de la solution». Toujours à l'affût des dernières tendances, Sensefuel s'appuie sur des docteurs en intelligence artificielle.

L'entreprise qui vise 40% de croissance annonce le recrutement d'ingénieurs et de développeurs. «En 6 ans, nous sommes passés de 3 à 40 collaborateurs. Il faut parvenir à structurer l'entreprise». À l'horizon 2030, Sensefuel ambitionne d'atteindre 50% de clients nationaux et 50% de clients internationaux. Pour cela, la société nordiste cherche à installer des équipes un peu partout à travers l'Europe. «On est reconnus en France comme acteur incontournable de la recherche, à nous de l'être à l'échelle européenne».

Même si ce n'est pas d'actualité, Sensefuel ne ferme pas la porte au marché américain, «un marché porteur et gigantesque» estime le dirigeant. L'avenir de Sensefuel s'écrit donc au delà de nos frontières...