Sydonios cultive l'art du verre soufflé-bouche

«Nous avons créé Sydonios il y a 6 ans en partant d'une feuille de papier» raconte Antoine Schvartz, co-fondateur. Alors courtier en vin à Bordeaux, l'intéressé est au contact des propriétés viticoles très haut de gamme au quotidien. «J'ai senti qu'il y avait une forte demande pour les verres fins, élégants, mais aussi très précis en terme de dégustation. Donc avec mon associé Baptiste Larbre, nous avons conduit une étude qui a duré plus d'un an impliquant une centaine de professionnels du monde des grands vins». Le duo d'entrepreneurs se lance alors un défi de taille : «apporter au verre fin soufflé-bouche une notion de précision œnologique qui s'avère très importante pour les vignerons».

Verres exportés dans 35 pays

Sydonios est l'une des seules manufactures verrières de France à être doté de ce savoir-faire sur des verres fins, légers et précis en terme de dégustation : «c'est un premier challenge qui est en passe d'être réussi et c'est très excitant. Le fait de doubler les équipes va nous permettre de doubler la productivité». Actuellement, cinq personnes sont essentielles à la fabrication d'un verre à savoir un verrier pour la préparation, un pour le soufflage de la paraison, un pour le tirage de la jambe, un pour la réalisation du pied et un verrier en assistance afin d'apporter la matière en fusion pour la réalisation du pied. «Chaque verrier a une tâche bien précise dans le verre. Il faut compter 5 à 6 minutes pour chaque réalisation d'un verre sans compter la partie découpe et finition». À l'issue de la préparation, le verre passe de 500 degrés à température ambiante en l'espace de 2 heures.

À l'année, Sydonios produit au total 30 000 verres en premier choix et 30 000 verres en second choix. À partir de janvier 2024, l'ambition du verrier artisanal est de produire, en France, tous les verres commercialisés en France. «C'est notre ambition» insiste le chef d'entreprise. Le verrier commercialise aujourd'hui deux collections : la première baptisée «Collection racine» couvrant tous les types de vin et la deuxième baptisée «Collection Terroir arts de la table», avec des verres plus grands, plus impressionnants avec une forte demande à l'étranger. Sydonios commercialise également des verres imparfaits. «Il faut savoir que dans la production soufflé bouche, 50% des verres sont impactées par une problématique de fusion, une petite bulle, un petit défaut visuel, nous considérons qu'il ne faut pas jeter ces verres donc ils sont aussi disponibles à la vente» indique Antoine Schvartz.

Sydonios a réalisé 1,5 M€ de chiffre d'affaires en 2022 et vise les 2 M€ en 2023. L'export représente aujourd'hui deux tiers du chiffre d'affaires. «Nous exportons dans plus de 35 pays dont une importante partie en Asie» résume le dirigeant. Si la jeune entreprise est encore en train de structurer sa distribution, elle s'appuie d'ores et déjà sur une base solide dans l'Hexagone : «Nous réalisons un tiers du CA en France, c'est un marché important avec plus de 30 000 verres par an». Dans son portefeuille clients, Sydonios compte à la fois des propriétés viticoles haut de gamme, des acteurs de la restauration gastronomique mais aussi des clients privés via des revendeurs.

À la conquête du marché américain

Malgré un ralentissement du marché depuis le début d'année 2023, Sydonios affiche une croissance entre 20 et 25%. «Nous sommes un petit acteur sur un marché qui est très important. Malgré la baisse du marché, on a encore des potentiels de croissance importants notamment avec l'ouverture du marché américain qui est le marché le plus important en termes de volume». Dès le deuxième semestre 2023, le verrier artisanal s'envolera donc Outre-Atlantique.