Société de SEO basée à Aulnoy-lez-Valenciennes
Cocolyze, une success-story mondiale
Cocolyze, entreprise de référencement naturel basée à Aulnoy-Lez-Valenciennes – après une incubation à la Serre numérique –, cartonne aux quatre coins du monde. Rencontre avec l'Audomarois qui a fondé cette startup à 22 ans, Tennessee Veldeman.
Des dizaines de milliers de clients dans plus de cent pays – jusqu'au Groenland ! –, une entreprise 100% indépendante, un outil comme alternative unique en son genre parce qu'elle fait du SEO un jeu d'enfant… la startup Cocolyze est devenue en neuf ans une incontournable de ce secteur d'activité. Entretien avec son dirigeant, Tennessee Veldeman. Celui-ci, pur autodidacte fondu d'informatique, a fondé l'entreprise à seulement 22 ans.
La Gazette Nord-Pas-de-Calais : quelle est l'histoire de Cocolyze ?
Tennessee Veldeman : L'histoire remonte à 2015. J'ai conçu un système qui permet d'analyser un site internet pour son référencement, comme pour le contrôle technique d'une automobile. L'outil va vous dire tout ce qui va et ce qui ne va pas dans votre site web pour pour que vous puissiez aller le corriger, dans le but de gagner des places sur le référencement Google.
Je l'avais développé d'abord pour moi – mon activité était alors de créer des sites internet – et mis en ligne gratuitement, un peu naïvement et j'ai vite été contacté par beaucoup d'entreprises qui m'ont demandé : «Mais pourquoi c'est gratuit ?» ! J'ai reçu des propositions de dons, de la part d'Anglo-saxons surtout.
Face à la demande, j'ai créé l'entreprise. Elle a rapidement démarré à l'international, ça a été une grosse surprise. Le premier client était américain, le deuxième australien, le troisième breton… Voilà comment l'aventure a commencé.
Pourquoi vous êtes-vous installé à Valenciennes ?
Je ne connaissais pas Valenciennes du tout, je suis venu parce que la Serre numérique venait d'être créée, j'ai passé le concours et je l'ai eu. Et finalement, il était plus simple de recruter des profils sur place plutôt qu'à Lille, qui était très saturée. Mes clients étant partout dans le monde – nous réalisons 70% de notre chiffre d'affaires à l'international, dans plus de 100 pays, on a même un client au Groenland ! –, que je sois à Dijon, Valenciennes ou Maubeuge, cela n'a aucune répercussion car je n'ai pas de clients en local. C'était avant tout l'infrastructure qui était intéressante.
Pouvez-vous présenter votre logiciel ?
L'entreprise va se connecter sur l'outil, renseigner son site internet et le logiciel va lui indiquer tous les mots-clés de son site, s'il est en train de monter ou descendre dans Google, et, s'il doit le faire, corriger ses pages avec les bons mots. Cela peut être par exemple pour améliorer des contenus.
Mais aussi, cela lui permet d'obtenir des informations sur ses concurrents, les identifier et savoir quels sont les mots-clés qu'ils utilisent. Par exemple, il va vous dire qu'ils ont en moyenne 6 000 mots-clés dans leurs pages quand vous n'en avez que 4 000, on va alors vous conseiller d'étoffer un peu. L'outil s'adapte entièrement au client, dans toutes les langues, de la boulangerie à l'une des plus grandes banques mondiales en passant par des ministères.
Ensuite, il y a un support à la demande, nous répondons aux questions de nos clients s'ils rencontrent des interrogations. Le produit va servir de plus en plus aux entreprises en direct. Auparavant, on travaillait aussi bien pour des agences de communication que pour le chef d'entreprise ou le commerçant. Ces derniers représentent désormais davantage notre cible. Parmi eux, il y a des profils développeurs, techniques, rédacteurs ou marketeurs.
En quoi vous distinguez-vous de vos concurrents ?
Nous avons beaucoup de concurrents qui font des logiciels de traitement de données. Pour notre part, nous avons mis énormément d'efforts sur la simplification des rapports. Nous disons souvent que nos concurrents sont un peu des usines à gaz. Nos logiciels sont plus simples à prendre en main, sans être pour autant être moins complets. Il est très difficile de faire simple !
On ne fait pas de formations, le logiciel parle de lui-même. Ce qui fait que nous réduisons par ailleurs énormément nos coûts et que l'on arrive à travailler en petite équipe : nous sommes dix. En bref, en travaillant les interfaces, en donnant du sens au business, nous arrivons à ce que les clients, même débutants, arrivent à utiliser tout cela très facilement.
L'intelligence artificielle, est-ce quelque chose que vous utilisez ?
Tous les concurrents s'y sont mis et pour ma part, j'ai refusé de le faire. On est parmi les seuls à ne pas avoir franchi le pas. On fait de l'IA, mais pas à vocation de génération de textes de type ChatGPT. Ma conviction, c'est que cela va tuer à terme le métier. On est en train de découvrir ces outils-là, demain ils vont rédiger le contenu à notre place, après-demain ils vont faire encore d'autres choses.
Ce qui fait la différence, c'est la création de valeur. Nos outils d'IA sont juste là pour vous aider à faire plus facilement, mais je ne crois dans l'IA générative de contenus pour le moment.
Quelle est votre stratégie pour les années à venir ?
On continue à faire évoluer notre produit parce que le marché lui-même évolue énormément. Il y a cinq ans, quand vous vouliez faire du référencement, vous passiez par un professionnel ou un expert. Or aujourd'hui ce sont des jeunes sortis d'école ou de formations SEO, qui n'existaient pas à l'époque.
Le métier ne change pas mais on ne le fait plus avec les mêmes personnes, ce qui fait que l'on doit adapter les interfaces, le produit, le fonctionnement pour une nouvelle cible, finalement. Cela va être le premier gros challenge. Le deuxième, ça va être effectivement l'IA, qui bouleverse le métier. Il faudra que l'on s'adapte.